Jardin du mois de mai.

Charles Trenet
(1855-1916)
(Recueil : La multiple splendeur)

Chérie, comme il fait doux. Le vent s'est endormi.
Déjà, la brume vient danser après la pluie.
Une hirondelle bleue écrit des mots d'amour dans le ciel
Et je pense aux beaux jours.

Jardin du mois de mai, où êtes-vous ce soir?
Jardin fleuri, nos coeurs se sont aimés
Par une nuit de tendre espoir.
Jardin du souvenir, mon premier rendez-vous
Désir charmant et soudain désir fou.
Tout tourne autour de nous.
Depuis, j'ai voyagé là-haut souvent dans de beaux nuages,
Changeant d'amour comme l'oiseau change de paysage...
Mais rien n'a pu changer au jardin de mon coeur.
Mon seul amour y dort vivant et nu comme une belle fleur...

Je vous écris de loin, d'un pays merveilleux
Où les choses vous parlent quand on ferme les yeux.
La chambre que j'habite est chambre de voleur
Car j'abrite la vie, le temps, les heures...

Jardin du mois de mai, vous êtes là ce soir,
Jardin fleuri où nos coeurs vont s'aimer
Dans l'ombre ardente du ciel noir.
Tes bras qui vont s'ouvrir, je les caresse encor.
Comme autrefois ta bouche est près de moi.
Je sens vibrer ton corps.
Depuis j'ai voyagé là-haut souvent dans de beaux nuages,
Changeant d'amour comme l'oiseau change de paysage...
Mais rien n'a pu changer au jardin de mon coeur.
Mon seul amour y dort vivant et nu comme une belle fleur...


fermez !