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La "Croix Bayard" est le point de convergence du Pays Voironnais vers les
Savoies.
Elle garde en mémoire le chemin de fer de Voiron-Saint-Béron du siècle dernier.
Pour nous c'est le virage à droite, vers le pays de Ratz.
La route s'élève en découvrant des panoramiques sur la ville de Voiron et La
Vouise.
On entre en Bret dans un coude à gauche, ponctué à droite d'une ancienne
bascule publique.
L'ancienne bascule publique de Coublevie, marque l'entrée des gorges du
Bret !
Le poids public dans chaque ville et village,était lié à un impôt de
notre pays : l'octroi.
Pour taxer les produits qui entraient dans les bourgs en fonction de
leurs poids.
Au 19ème siècle, chaque municipalité a fait bâtir à l'entrée de sa
commune
un petit édifice souvent en pierre de taille.
Le pont à bascule, dans le jargon populaire, dispose d'une plateforme de
pesage.
Le peseur, officier assermenté, délivre des bons de pesage.
Un bassin fontaine mythique pour les randonneurs et vvtétistes.
et sur le mur de la maison d'angle, une plaque kilométrique en fonte défie le
temps.
Dès l'entrée dans les gorges le décor surprend, la route semble écrasée entre
les rochers,
les arbres s'agrippent dans les failles aux parcelles de terre.
La gorge se resserre progressivement. Une clairière marque le départ de balades.
Petit circuit vers la "Croix des Traverses" dans la fraîcheur du "Bois
des Chartreux".
Pour les plus hardis, une marche plus longue vers "Rochebrune".
La route s'engage entre les amoncellements de blocs de roches qui l'a surplombe.
Les trémies d'une ancienne carrière se fondent dans la végétation.
Sur la droite une clairière attirante, mais stationnement interdit.
Le paradis des amateurs d'escalade est
un souvenir, trop de risques pour la route.
A gauche contre le rocher une Croix rappelle le combat de Champ
Civet, en 1813,
contre un
escadron de hussards Autrichiens, qui tentaient d'atteindre Voiron
sans
emprunter le défilé du Crossey
où les attendaient les troupes du général de Barral.
Ici, à l'aplomb de la croix, à gauche contre le rocher
commence le merveilleux vallon de la "Fontaine du Vieil Homme".
Le sentier
s'enfonce dans la forêt, vite surplombé de blocs de rochers en équilibre.
Il débouche en quelques minutes dans un cirque baigné d'ombres et de lumières.
Les arbres montent, montent tout en haut, au dessus des blocs à la recherche du
soleil.
Adolescents ou centenaires ils se contorsionnent pour s'éloigner des rochers.
Quelques blocs, tombés à terre, semblent des monuments élevés par les mains
expertes
des génies, qui ont orchestré ces bouleversements.
Le cirque se resserre, la nature joue la folie, les rochers se parent de coulées
colorées.
Le sentier grimpe et se faufile entre les colosses, le silence est troublé par
l'écho des pas.
Entre les pavés érodés par les passages, commence à suinter un filet d'eau.
Un nouveau coup de rein et c'est le choc d'un décor entre théâtre
et monument.
Une vasque, coquille de St Jacques renversée, posée dans la verdure
.
A son pied une fente pleine de mystère et un filet d'eau émergeant d'une bosse
moussue.
La "Fontaine du Vieil Homme" jamais tarie, toujours vaillante et porteuse de
légende.
Les anciens, très anciens... la racontent encore aux veillées du Bret.
Il y a deux légendes
"fontaine du vieil homme", rapportées par le Père Libercier.
L'une prétend qu'en buvant
constamment de cette eau, on vieillit, mais on ne meurt pas.
L'autre ne diffère de la première qu’en ce qu'elle est une vraie légende,
avec mise en scène et dénouement dramatique.
Le sentier continue et grimpe entre
rochers moussus et futaies,
pour déboucher
sur le plateau pastoral du Pellet, accueilli par les troupeaux de ruminantes.
La route elle, depuis le
continue, entre les rochers
dont les formes perdent leur rondeurs.
Épingle à cheveux à droite vers Le Pellet, hameau paysan et ferme fromagère.
Les troupeaux composent les premiers plans d'une Grande Sure omniprésente.
A droite la route s'échappe et monte vers le "Grand Ratz", son terminus.
De là les marcheurs vont découvrir "Rochebrune" et son superbe belvédère.
A gauche, descente vers le "Col de la Placette".
Moutons, chevaux et vaches donnent au paysage une atmosphère de calme et de
sérénité.
Le col est un lieu de.. transhumance dominicale des cyclotouristes en training.
C'est aussi la jonction entre la Savoie et la
vallée de Voreppe.
Il a été le théâtre du dernier combat de la campagne de France en juin 1940.
l'Abbé
Pierre en Janvier 1943 y a créé le premier camp de résistant de la
Chartreuse.
Obliquant à gauche, la route descend vers St Joseph de Rivière, à gauche encore,
et montée vers le petit village de St Julien de Ratz.
La petite église trône sur un promontoire.
Elle possède une chaire, où St François de Salle aurait prêché.
Une petite mairie, une auberge, un centre médical de pneumologie réputé,
un lac caché derrière les arbres, et en une demi-heure de balade pédestre
les restes du "Château de La Perrière" édifié par les Comtes de Savoie
pour surveiller le passage de Voreppe à St Laurent du Pont.
La route du Bret est bouclée, retour par les gorges.
"Rien de plus pittoresque, de plus
imposant, de plus grandiose, de plus gracieux et de plus sauvage à la
fois que ce défilé. On dirait un jeu étrange de la nature. L’entrée en
est d’abord large et ouverte. A droite, vous avez une prairie,
verdoyante, dominée par un joli bois de châtaigniers dont l'ombre
féconde laisse pousser à l’envie fleurs, gazon et mousse. A gauche, ce
sont des rochers, enveloppés de lierre, puis des pentes douces ou
abruptes, semées
de houx, de buis, d'alisiers sauvages et autres arbrisseaux qui croissent
çà et là à l’aventure. Cependant le chemin se fait étroit et
resserré. Vous regardez, et sur vos têtes se penchent d'énormes blocs,
superposés les uns sur les autres comme de gigantesques assises,
tantôt violemment déchirés et montrant leurs flancs nus, tantôt arrondis
en forme de bastions,
aux fentes desquels croissent des buis rabougris, ou des touffes de fleurs
de toute nuance,
qui ne demandent pour vivre qu'une poignée de terre et un peu de rosée."
extrait de: Voiron et le Bret,
Notes d'un voyage humoristique et descriptif, 1877
A. Des Monts, pseudonyme du Père Libercier, prieur des dominicains de
Coublevie,
La légende de la
Fontaine du Vieil Homme.
"A une époque fort reculée, qu'il
serait difficile de déterminer, les habitants d'un village
de la
Grande-Chartreuse virent arriver un étranger accompagné d'une enfant
qui
paraissait être sa fille."
la suite
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57832720.image.f50.tableDesMatieres
ou ici
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